Ces derniers mois les nouvelles d’Ukraine sont trop souvent inquiétantes, affligeantes.

Pour autant, les Ukrainiens qui se préparent à affronter un troisième hiver de guerre particulièrement cruel ne baissent pas les bras.

Nous non plus.

SOS-Ouman lance une nouvelle campagne au sortir de l’été. Un semi remorque chargé à bloc d’équipements médicaux et paramédicaux a quitté le port de Marseille pour Ouman, le vendredi 6 septembre. Au même moment, les préparatifs allaient bon train au nord et au sud de la Loire en vue d’envoyer sur place début octobre un nouveau convoi. Le huitième depuis le déclenchement du conflit.

Pour accentuer l’impact de cette opération d’automne, nous avons noué deux partenariats.

Le premier avec Actions Humanitaires (AH), une ONG d’intérêt général qui mène des actions sociales en France et à l’étranger, auprès des populations défavorisées en Afrique, Arménie, Ukraine.

Le second avec l’association SSA 13, branche méridionale de la Fédération Française de sauvetage et de secourisme (FFSS), qui mobilise des milliers de volontaires pour assurer des formations aux gestes d’urgence ainsi que des missions de sécurité civile.

Tous deux nous ont confié un total d’environ 70 m3 d’aide, qui viennent compléter notre propre cargaison.

La collecte et l’envoi d’aide en Ukraine est une affaire de plus en plus compliquée, pour des raisons logistiques, financières… et parce que la guerre multiplie les obstacles. Nous sommes heureux de partager nos efforts avec des acteurs aguerris dans le secteur de l’humanitaire. D’autres opérations conjointes s’ensuivront si affinités.

Nous n’en continuons pas moins à nous développer. SOS-Ouman s’est appuyée depuis ses débuts sur des centaines de donateurs et des bénévoles de plus en plus nombreux sur l’ensemble du territoire français. Nous comptons dans nos rangs des médecins, infirmiers et infirmières, des logisticiens, des informaticiens en activité ou à la retraite. Nous nous sommes improvisés chauffeurs routiers, manutentionnaires, mécanos.

Certains d’entre nous sont devenus des as du transpalette et des engins élévateurs. Avec René d’AH, nous avons appris à emmailloter des palettes et un ami d’origine ukrainienne oeuvrant dans l’import-export a sérieusement facilité nos démarches douanières et l’accès à des transporteurs.

Vadim, l’un de nos plus précieux correspondants à Ouman est un ami, et un flatteur. « S’il n’y avait que des gens aussi efficaces que vous, il y a longtemps que nous aurions gagné cette guerre», lâche-t-il sur le ton de la plaisanterie.

Le semi-remorque parti de Marseille transportait 12 lits hospitaliers, une soixantaine de fauteuils roulants, plus de 300 déambulateurs et paires de béquilles, des lève-malades, et des centaines de cartons d’orthèses et de matériel de premier secours.

Un camion s’en est allé, mais nos entrepôts débordent d’aide à Lille, Dijon, Romilly-sur-Seine, Aups et Rognes. S’y entassent des milliers de boîtes de pansements et compresses, du matériel médical de protection, des médicaments, des vêtements, vivres, produits d’hygiène. Cela tombe bien, nous avons promis d’étendre notre aide à Jytomyr. Les besoins sur place y sont considérables.

Nous envisageons le recours à d’autres semi-remorques. Et prévoyons d’autres convois.

Avec votre aide, s’entend.